Il y a un mouvement certain, et c’est merveille, de consciences interpellées par le fait écologique.

Et cela se voit dans la mobilisation, les émergences locales qui font florès sur notre belle planète, et pas seulement où nous pourrions les avoir attendues… Il y a dans certains pays d’Afrique, à leurs initiatives, ou bien mobilisés par des initiateurs comme le sage Pierre Rabhi, des projets durables et enthousiasmants.  Chacun sait bien que si la terre, en tant que mère nourricière, est appréhendée avec le respect qui lui est dû, ainsi qu’avec la connaissance nécessaire à son entretien, alors il y aura largement de quoi nourrir chacun, et pour longtemps encore, pour toujours…

Je sais bien que l’on nous rebat les oreilles avec les pénuries qui ne manqueront pas de surgir dès demain, parce que trop nombreux à piller les richesses (enfin pas tous !!!), comme la cigale, nous aurons des surprises…  Et les gouvernements de se réunir pour signer des accords en grande pompe et fortes émotions… Et certain qui décide de sortir de cet arrangement, pour ensuite prétendre y revenir selon certaines conditions… Et tout cela génère la peur, et tout cela fait monter le rejet de l’autre, celui qui risque de manger ma part… et tout cela embarque les foules dans un mouvement de panique qui maintient l’humain dans un cadre sombre, celui où le pire de lui-même peut s’exprimer  sans tabou, dans une vomissure libératrice, permettant aux peurs endémiques et ancestrales d’enfin se lâcher, s’exprimer, se dégueuler comme autant de poisons si longtemps retenus ! La colère, la peur sont mauvaises conseillères, nous le savons bien, et d’autres émotions encore, refoulées, viennent polluer et parasiter notre jugement. Alors il suffit que « quelqu’un » appuie sur le bouton magique « peur de manquer, du lendemain » pour que surgissent du tréfonds subconscient de chacun, l’automatique système de défense millénaire : c’est la faute de l’autre, des autres, des gouvernements, de l’Europe, des étrangers, bref, tout ce qui n’est pas moi…

Quelques uns, finalement plus nombreux que ce qu’il y paraît, ont commencé à penser autrement. Ils se sont dit très simplement « et si le changement commençait à, en, moi ? » Ce qui vient nous dire qu’avant de porter son attention vers l’extérieur, il est sage de l’orienter vers l’intérieur, afin d’y déceler ce qui ne tourne pas rond aux royaumes intestins… Et comme il s’agit de soins attentifs, nous dirons que la bienveillance est de mise, ainsi que l’empathie, dans tout regard porté au dedans comme au dehors de soi… C’est alors que l’on prend conscience que ces terres intérieures si peu visitées, ou alors de manière analytique et froide, sont à l’image des champs de la terre elle-même, lorsque cultivée de manière agressive, possessive, dans l’idée du rendement et pas de la qualité : ça ne vit pas, ça ne respire pas, ça ne fleurit plus… Et pour tout dire, il suffit d’une simple prise de conscience pour entamer un chemin de paix avec soi, et cela se peut sans pour autant plonger aux affres d’un passé tortueux, sans  exercer la dictature de la compréhension alors que tenants et aboutissants échappent en grande partie à l’intellect…

Seul un cœur en ouverture, et ceci est le fruit de tout un chemin initiatique, peut appréhender synthétiquement, dans une vision fédératrice, les subtilités d’un agencement de circonstances impliquant des plans, des êtres, des motivations, qui soudainement concourent à produire un effet. Il aurait pu, cet effet, prendre une autre forme, à un autre moment, chez une autre personne… ailleurs. Ainsi, plus mon attention se tourne vers une intériorité que j’aborde au silence d’une approche respectueuse, mesurée, mais fervente et soutenue, et plus se révèlent des champs, mal ou inexploités, au cœur desquels attendent de fructifier, comme autant d’arbres en devenir, des talents non éclos et des dons inespérés… Et c’est ainsi, que développant cet intérêt précieux à moi-même (ce moi étant celui d’une volonté de transcendance), je porte un autre regard sur l’environnement dont je prends conscience qu’il est ce que j’en fais, ni plus, ni moins. Chacun, porté par un élan vers le Soi, nourrit ses terres et la Terre, des mêmes égards bienveillants, et c’est ainsi qu’en phase et résonance, culture intérieure et extérieure dansant la Vie telle qu’Elle est, offrent ce supplément d’Âme à une aridité galopante, que le jaillissement de la Source, manne aux portes de nos cœurs, peut irriguer de ses flots de Vie, balayant doute, manque et autres incertitudes dont l’existence ne résiste jamais aux élans d’une vie passionnée, tournée vers l’Essentiel… C’est cette sollicitation appuyée qui vient nous chercher avec une insistance renouvelée dans nos quotidiens, et les évènements nous informent à la fois des progrès à mettre en œuvre, ou des victoires magnifiques qui jalonnent notre avancée certaine, individuelle et collective…